Tout est dans peu – Etienne Decroux
Quelles sont les nouvelles 2022-2023 ?
Recherche-Création-Transmission sont les pôles d’activité de la compagnie depuis ses origines. Cette année encore avec une équipe renouvelée.
Le projet de recherche :
« A la croisée du corps et de l’objet : Boîte à outils, expérimentations, lexique, philosophie », sera présenté les 2-3 février 2023 au Studio théâtre de Vitry.
Suite à l’appel à projet de la DGCA,(Voir article précédent année 2020-2021) et deux années de recherches et d’expérimentations, il sera déposé sur le PAM ( Portail des Arts de la Marionnette) dans le cadre de la Chaire ICIMA de l’Institut international de la Marionnette, ainsi qu’à SO MIM à Périgueux, et à la BNF.
Il est constitué de : – Un abécédaire d’environ 90 termes, illustré de vignettes vidéo correspondant à chacune des définitions.
– La Création de l’inventaire animé conférence mouvementée créée au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes en septembre 2021.
– Une captation vidéo de l’Inventaire animé, par Christophe Loiseau.
– La parution d’un article scientifique co-écrit avec Ariane Martinez : Claire Heggen, du mime à la marionnette : transpositions et transmission pour l’ouvrage collectif coordonné par Charlotte Foucher et Hélène Marquié, Genres et historiographie : transmissions et autres médiations.
– Cette démarche a déclenché d’autres recherches en interne, la participation à des colloques, des conférences et des transmissions par la suite.
Les créations :
– « L’inventaire animé ».
– « Laps » (voir dans Spectacles sur le site.)
– « Dehors » de la Compagnie BrazBazar.
– « Nods we are made of » Solo de Yvonne Wiche (voir dans Mises en scène extérieures sur le site.)
La transmission :
– Le corps/scène occupe une place privilégiée dans la compagnie et reste un de ses axes forts avec des stages pour professionnels.
Les stages fondamentaux sont reconduits tels que Solo en chantier et M.M.M. (Mouvement, Masque, Marionnette).
– Des stages transversaux accueillent des collaborations nouvelles :
Dramaturgie Textuelle/dramaturgie gestuelle, avec Pauline Thimonnier ;
Cadres dans cadre, avec Perrine Michel ;
Musique en mouvement / création en chantier, initié par Elsa Marquet-Lienhart avec le regard de Claire Heggen.
Rythme et Musique des choses, avec Leela Petronio.
– A l’étranger, Claire Heggen est invitée à enseigner pour des demandes professionnelles différentes : Italie, Piacenza : Compagnie Giocco Vita, Fabrizio Montecchi, l’Inventaire animé // Pays-Bas, Amsterdam, Heikes Huis, Pol Eggermont // Norvège, Frederikstat, Solo under construction, Yvonne Wiche.
– En France, en régions :
Compagnie OH, Conte, Mayenne, Le corps et l’objet dans le conte (29-30 octobre 2022) // Esacto’Lido école de cirque à Toulouse, La relation corps/objet (14-18 novembre 2022) // MIMA Mirepoix, Marionnettiste corporel (19-20 novembre 2022) // ESNAM Charleville Mézières, Marionnettiste corporel ( 29 novembre -2 décembre 2022). Le corps envisagé (28 février-3 mars 2023) // Ecole du geste, Luis Torreao, Jouer avec le répertoire (3-7 avril 2023).
Quelles sont les nouvelles 2020-2021 ?
Après plus d’une année de structuration, la nouvelle compagnie, Claire HEGGEN – Théâtre du mouvement, s’est posée et s’est organisée. De son côté, Yves MARc a créé la Compagnie Yves MARC – Théâtre du Mouvement.
Car, il s’agit bien de mettre, le corps à l’ouvrage, et en œuvre des recherches, des projets de création, un programme de formation.
La recherche continue sous forme de « petits labos » afin de nourrir la création prochaine. Mais aussi par la participation à des rencontres, colloques et réflexions sur les Arts vivants (Université Besançon, Rennes, ENS Lyon, La Manufacture Lausanne, symposium MSH, etc).
La création et la mise en scène de spectacles sous différentes formes, restent d’actualité pour la compagnie en premier lieu, pour des promotions d’élèves à l’intérieur d’écoles (« Le chantier des logogriphes » au TMN), et pour des compagnies ( Brazbazar) ou des artistes indépendants en France et à l’étranger.
La diffusion des spectacles, bien sûr et surtout les tout derniers, Aeterna, Encore une heure si courte, et Ombre Claire. Spectacles qui nous sont chers et que nous espérons voir tourner encore longtemps.
La transmission a toujours eu une place privilégiée dans la compagnie et reste un de ses axes forts, avec ses stages professionnels reconduits dans de nouveaux lieux (Micadanses à Paris, l’Embrasure à Montreuil), ses stages de week-end et les ateliers du mouvement des jeudis, localisés au Théâtre de la Terre à Paris, assurés par l’équipe pédagogique fidèle qui s’est constituée autour de la compagnie et de Claire Heggen.
Transmission aussi par des formations professionnalisantes dans des Ecoles Nationales (ESNAM) et internationales (Odin Teatret), Conservatoires de théâtre et/ou de danse, ainsi que des Universités et des compagnies qui le demandent (La Nef, Odradek, Les créateurs de masques au Théâtre aux mains nues). Sans compter la transmission pour des associations diverses et des amateurs…
Il va sans dire que certaines des thématiques que j’ai développées depuis les origines de la compagnie seront toujours d’actualité. Elles se sont approfondies et enrichies avec le temps. Musicalité du mouvement, animalité, relation corps/objet, dramaturgie gestuelle, Solo en chantier. D’autres thématiques voient le jour…Corps usuel/corps fictif, Une pratique de l’altérité, Corps vivant/corps marionnettique : La musique des choses, Jouer avec la répertoire.
L’accompagnement artistique, des jeunes ou moins jeunes artistes professionnels, pré-professionnels, et amateurs, sera toujours à l’honneur, en mettant à leur disposition des outils d’analyse, des conseils pour aborder la composition, l’écriture et la dramaturgie, des modes opératoires, ainsi que des appuis techniques.
PHILOSOPHIE
Une esthétique des frontières, une poétique des franges
Si nous essayons d’identifier la problématique créatrice du Théâtre du Mouvement, on se doit de parler des frontières de l’art du mouvement, de l’art gestuel, de l’art théâtral qui sont autant de fascinations, de plaques vibrantes et inspiratrices. À l’articulation de ces frontières prennent naissance la sensibilité, la réflexion, I’entraînement corporel quotidien de l’acteur et du metteur en scène qui vont nourrir la création.
Au centre du travail, la démarche d’Etienne Decroux vers un acteur corporel et dramatique reste le haut lieu de nos références sensibles. Il a ouvert la voie d’un genre théâtral en dehors du mot où la formalisation poétique a autant, voire plus d’importance que la narration.
Il ne s’agit pas que le mouvement raconte la poésie, mais qu’il soit lui même poétique. Etienne Decroux
Cette parole est fondatrice de nos recherches. En fait, qu’il soit appelé danse ou théâtre, qu’il soit abstrait ou expressif, qu’il soit référencié ou non, nous sentons que le geste qui nous fascine est celui qui par sa poétique propre touche chez le spectateur des zones de sensibilité que lui seul peut appréhender.
C’est là que nous cheminons sur le fil du funambule entre le fïguratif et le formel. En cela, ne voulant pas reproduire les schémas traditionnels de la danse ou du théâtre parlé, les dramaturgies que nous mettons en jeu font appel à un certain type de récit qui est ; d’une part, fortement formalisé gestuellement (et la formalisation et sa poétique ouvrent des champs imaginaires non contenus dans le récit littéral) et d’autre part suffisamment référencié pour que le spectateur n’y perde pas pied.
Et dans cette perspective, nous ne nous sentons pas solitaires dans un monde où l’image prend une importance capitale et où les recherches de tous les arts visuels se faufilent entre l’expressionnisme et l’abstrait, le réalisme et l’imaginaire. Notre préoccupation se rapproche également, semble-t-il, des gens de théâtre contemporain, qui cherchent dans le mouvement et la voix un langage théâtral différent, des danseurs, qui après la vague abstraite sentent bien que le corps est porteur de signes et d’émotions. Ce champ créatif de langage et de dramaturgie mixtes dialogue également avec la marionnette et le théâtre d’objets d’une part, et le nouveau cirque d’autre part. Il trouve son identité dans l’intitulé des Arts du Mime et du Geste.
Claire Heggen et Yves Marc
Crédit photo : Peggy Riess