Tout est dans peu – Etienne Decroux
2023-2024
Quelles sont les nouvelles?
Cette année encore les activités de la compagnie s’articulent entre la recherche, la création, la diffusion et la transmission
La création :
Vieill’ire (titre provisoire)
Quelle serait la dimension poétique et esthétique du vieillissement? Sa différence ? Donner à voir le point de vue d’une artiste, une personne, qui avance en âge ?
Trois variations autour du thème du vieillir et de ce si lent silence qui s’instaure vis à vis des personnes âgées.
Trois pièces, jouables séparément ou ensemble dans des chronologies différentes.
« Laps » pièce sur la mémoire, déjà créée, à l’origine du projet.
« Vieill’ire » une pièce, entre résistance et consentement, avec une marionnette, un double exact de l’actrice âgée.
« Vivante, je suis » pièce à humeur absurde voire clownesque, où l’actrice s’étonne devant son monde qui s’éloigne.
Avant première à Montréal mai 2024
Recherches de résidences et co-productions en cours
Diffusion :
L’Inventaire animé
Le tas de sable : 6 mars 2024
Le Mouffetard : 12 mars 2024
La transmission :
Stages professionnels :
– Les formations de la compagnie (agrément Qualiopi) : Les stages fondamentaux assurés par Claire Heggen:
MMM Mouvement Masque marionnette (1 semaine),
Dramaturgie gestuelle (1 semaine),
Solo en chantier (3 semaines)
Le masque neutre, Chimères et corps chimériques (2 semaines), en compagnie de Carine Gualdaroni pour la fabrication de masques neutres individuels.
Pour plus de détails, voir Formation sur le site.
- Les formations extérieures à la compagnie par stages:
La fidélité est au rendez-vous avec des partenaires qui réinvitent Claire Heggen, pour sa capacité transversale à dialoguer avec les autres arts.
L’Esactolido à Toulouse: Cirque et théâtralité du mouvement
Sylvie Baillon et le Tas de sable , une semaine de stage organisée dans le cadre du mois de la transmission en mars 2024: Le Rythme et la musique des choses.
La Norvège, deux stages organisés par Yvonne Wiche: Dramaturgie gestuelle et Solo en chantier.
L’ESNAM à Charleville-Mezieres, poursuite de l’enseignement de Claire Heggen à la XIII eme promotion: La relation Corps vivant/Corps marionnettique: analyse de séquences, critiques et propositions collectives.
Yoga avec Sylviane Bougras, dans la continuité de ses relations avec la FNEY : Corps usuel – Corps fictif
– Stages de week-end, tout public :
Ils seront assurés cette année exclusivement par Claire Heggen et Elsa Marquet-Lienhart, et centrés sur la théâtralité du corps et du mouvement.
Les vertus de la marionnette, Matière et manière, Musicalité du mouvement et théâtralité, Musique en mouvement,Corps usuel, corps fictif.
– Accompagnements individuels en cours
Pour plus de détails voir dans formation sur le site.
PHILOSOPHIE
Une esthétique des frontières, une poétique des franges
Si nous essayons d’identifier la problématique créatrice du Théâtre du Mouvement, on se doit de parler des frontières de l’art du mouvement, de l’art gestuel, de l’art théâtral qui sont autant de fascinations, de plaques vibrantes et inspiratrices. À l’articulation de ces frontières prennent naissance la sensibilité, la réflexion, I’entraînement corporel quotidien de l’acteur et du metteur en scène qui vont nourrir la création.
Au centre du travail, la démarche d’Etienne Decroux vers un acteur corporel et dramatique reste le haut lieu de nos références sensibles. Il a ouvert la voie d’un genre théâtral en dehors du mot où la formalisation poétique a autant, voire plus d’importance que la narration.
Il ne s’agit pas que le mouvement raconte la poésie, mais qu’il soit lui même poétique. Etienne Decroux
Cette parole est fondatrice de nos recherches. En fait, qu’il soit appelé danse ou théâtre, qu’il soit abstrait ou expressif, qu’il soit référencié ou non, nous sentons que le geste qui nous fascine est celui qui par sa poétique propre touche chez le spectateur des zones de sensibilité que lui seul peut appréhender.
C’est là que nous cheminons sur le fil du funambule entre le fïguratif et le formel. En cela, ne voulant pas reproduire les schémas traditionnels de la danse ou du théâtre parlé, les dramaturgies que nous mettons en jeu font appel à un certain type de récit qui est ; d’une part, fortement formalisé gestuellement (et la formalisation et sa poétique ouvrent des champs imaginaires non contenus dans le récit littéral) et d’autre part suffisamment référencié pour que le spectateur n’y perde pas pied.
Et dans cette perspective, nous ne nous sentons pas solitaires dans un monde où l’image prend une importance capitale et où les recherches de tous les arts visuels se faufilent entre l’expressionnisme et l’abstrait, le réalisme et l’imaginaire. Notre préoccupation se rapproche également, semble-t-il, des gens de théâtre contemporain, qui cherchent dans le mouvement et la voix un langage théâtral différent, des danseurs, qui après la vague abstraite sentent bien que le corps est porteur de signes et d’émotions. Ce champ créatif de langage et de dramaturgie mixtes dialogue également avec la marionnette et le théâtre d’objets d’une part, et le nouveau cirque d’autre part. Il trouve son identité dans l’intitulé des Arts du Mime et du Geste.
Claire Heggen et Yves Marc
Crédit photo : Peggy Riess