À bien des égards les animaux sont nos maîtres. Leur morphologie différente de celle des humains nous invite à interroger leur juste réponse à la gravité terrestre et la comparer à la notre.
La seule façon de rejoindre la nature profonde
de l’homme, c’est le non-humain.
Proverbe zen
Pièces de références : Les Mutants, Cartoon, En ce temps là ils passaient, Im/mobile, Bugs, Mutatis Mutandis
Film de référence : Tezirzek
À plusieurs titres les qualités d’organicité, d’organisation du mouvement animal sont exemplaires : justesse, économie, élégance, adaptabilité, disponibilité etc…
Les animaux donnent à voir un jeu de forme, de dynamiques variées qui, de par leur adaptation au milieu, leur survie permanente, nous révèlent des comportements loin du réalisme et de la psychologie humaine. Loin des manifestations de la pensée et de son expression par le langage, l’animalité nous invite à retourner à une manière de primarité des actions et des réactions, une manière de régresser pour progresser, et d’interroger l’essentiel.
Les animaux sont pour l’acteur une opportunité d’ouverture imaginaire vers
Les éléments : eau, air, terre, feu
Le rapport à l’élément : appuis sur le sol, l’air ou l’eau
Des modes dynamiques extra-quotidiens (immobilité, lenteur parfaite… fulgurance)
Des possibilités mimétiques avec des familles d’animaux différents : félins, insectes, oiseaux, reptiles… et dans la même famille des types différents : aigle, héron, moineau, chouette ou canard
Des natures de mouvement variées : de l’ondulation à l’immobilité transportée
Des comportements spécifiques : rapports de force, parades amoureuses, défense de territoire, fuite, rapt etc…
L’exacerbation des sens : odorat, ouïe, regard, toucher
La notion de territoire ou de « maison » au sens de la poétique de l’Espace de Gaston Bachelard : le nid, le terrier, la ruche etc…
Des types d’organisation, de communication, de hiérarchies sociales spécifiques : les hordes de loups, la vie des fourmilières et des ruches, les sociétés de rats etc…
L’ensemble de ces thèmes rencontrés fut une invitation à croiser les notions d’anthropomorphisme, de zoomorphisme, et de cosmomorphisme.
Et même, si à bien des égards les animaux sont nos maîtres, la recherche nous invite à découvrir qu’il s’agit moins d’imiter l’animal que de révéler, comprendre et jouer de ce qu’il y a d’animalité (souvent perdue) en l’humain et de travailler la forme de représentation que l’on peut donner à cette animalité.