Animée par Claire Heggen
Cette conférence pose la question de la notion d’articulation, entre le corps vivant de l’acteur marionnettiste animant à vue le corps inerte de sa marionnette. Claire Heggen fera part des questions qui se sont posées pour elle dans l’élaboration d’une pratique corporelle, en direction des marionnettistes entre autres. Elle démontera et montrera, à l’aide d’extraits de spectacle et de démonstrations techniques, ce qui pourrait constituer une grammaire de la relation, induite par la présence scénique de l’acteur marionnettiste aux côtés de sa marionnette.
Art, arteil, articulation
L’articulation est centrale dans le rapport du marionnettiste à sa marionnette, du corps de sa marionnette, à son propre corps.
Le travail avec l’objet, est fondamentalement une mise en relation avec l’altérité. Il nécessite pour la scène, un apprentissage et une recherche des modalités de relation et d’articulation de « l’un avec l’autre ».
La marionnette et le corps de l’acteur
Quelle pratique portant une attention particulière à cette articulation du corps et de l’objet, faut-il développer ?
Quels en sont les potentiels expressifs? Comment se renouveler de manière inusitée en tant que sujet, face à un autre sujet en les identifiant et en inventant d’autres ?
Comment envisager le corps de l’acteur marionnettiste dans ses dimensions multiples et susciter chez lui une écoute attentive, sensible et raisonnée ?
Comment éveiller la conscience aux métaphores engendrées par cette mise en jeu qui produit du sens, et donc dramatisation et théâtralité ?
La question n’est plus : qu’est-ce que je fais faire à l’objet ? Mais bien plutôt : qu’est-ce que l’objet me fait faire ? Comment, où, me guide-t-il ?
Qu’est-ce que l’objet m’apprend de lui-même ? De moi-même ?
Mise en doute réciproque de l’un par l’autre, du plus intime au plus engagé.
Petite grammaire illustrée de la relation :
Comment l’acteur sujet/et objet d’art, se met au service d’un objet en instance de devenir sujet d’art ?
Comment amener le regard du spectateur sur moi-même? Ou sur la relation des deux, moi (sujet/objet) et lui (objet/sujet)?
Sur quoi diriger le regard du spectateur ? A quel moment ? Comment ? Pour quoi ?
De quelle manière je choisis de disparaître, ou d’apparaître, dans la relation à l’objet ?
Enfin, en quoi, la vertu du détour, du « passer par » l’objet/marionnette, permet à l’acteur d’inventer en permanence des solutions de continuité entre les deux, mais aussi de s’inventer lui-même, à tout moment ?
L’art du marionnettiste réside alors dans sa capacité à articuler les deux, les ajuster, les accorder.
Durée : 1h30
Public : Tout public
Langue : français
Crédit photo : David Schaffer